Francophone world – Personalité francophone:Gilbert Rozon, humoriste (Levels A2 – B+)

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Gilbert Rozon est à l’origine de bien des carrières. Depuis qu’il a créé Juste pour rire en 1983, le festival a servi de tremplin à un nombre incalculable d’humoristes. Mais c’est lui qui sera sur scène, mercredi, pour un spectacle solo dans lequel il parlera de sa jeunesse.

Ce premier solo, c’est un vieux rêve qui se réalise, un cadeau que vous vous offrez pour vos 60 ans, ou avez-vous été victime de harcèlement pour le faire?

J’ai été victime de harcèlement de la part d’un gars qui porte le nom de Rozon [Patrick Rozon, nouveau directeur de Zoofest] et qui, en soi, entache beaucoup le nom de notre famille. Il y a toujours des moutons noirs dans une famille, même quand ce sont des cousins éloignés!

C’est Patrick Rozon qui vous a demandé de créer ce spectacle solo?

En fait, fort de la mission qu’on lui a confiée de donner un deuxième souffle à Zoofest et de faire preuve de plus d’audace, la première chose qu’il a faite, c’est de me demander d’être audacieux à mon tour et de monter sur scène! J’ai dû lui dire non 20 fois, mais à un moment donné, j’étais fatigué et j’ai fini par dire oui.

Vous avez réussi à obtenir un bon cachet

Cinquante pour cent des recettes iront à la Maison du père. Donc, c’est pour une bonne cause. J’espère que les attentes ne sont pas trop hautes!

La préparation se déroule bien?

C’est devenu tellement gros que je stresse beaucoup. Je ne peux quand même pas me comparer à de vrais artistes. En plus, tout ce que je conseille à mes artistes – de se faire aider par des auteurs, de prendre un metteur en scène et de roder le spectacle -, tout ça, je ne l’ai pas appliqué à moi-même! Je vais quand même tenter de trouver un lieu pour l’essayer au moins un soir avant mercredi et voir ce qui marche et ce qui ne marche pas.

Votre soeur, Lucie Rozon, a dit que vous étiez un boute-en-train qui sait mettre de la bonne humeur autour d’une table.
Faire rire autour d’une table est une chose, présenter un show, c’est autre chose. J’ai un bon sens de la répartie, mais il faut être deux pour la répartie. Là, je serai tout seul! Je suis en train de me conditionner afin que ce ne soit pas trop ennuyant.

De quoi parlerez-vous durant une heure?

Je vais parler de ce qui m’a amené à Juste pour rire. Comment je suis arrivé à fonder ce festival. J’ai eu une vie originale et des gens vont dire: «Ce n’est pas possible, ce qu’il raconte.» Pourtant, c’est vrai et j’espère que les gens comprendront que c’est le terreau dans lequel j’ai grandi. Très jeune, j’ai eu cette envie de savoir pourquoi j’étais sur terre.

Et ce sera drôle?

J’aurais pu prendre plein d’anecdotes drôles de ma vie et les présenter simplement, mais il n’y aurait pas eu de sens au spectacle. Là, il y a une histoire.

Ce ne sera donc pas du stand-up. Vous serez une sorte de conteur…

Non, pas un conteur. Je n’aime pas ça, les conteurs. Ça me rappelle ceux de mon enfance avec leurs affaires de légendes; je n’ai jamais aimé ça.

Quel est votre style d’humour?

Je pense que j’ai plusieurs sortes d’humour avec, en général, le côté pince-sans-rire et l’humour noir comme traits communs. Le matin, quand je lis mon texte, je ris parfois tout seul quand je m’écarte du texte.

Si ça marche, remonterez-vous sur scène pour le présenter de nouveau?

Je n’ai pas de plan. Si jamais quelque chose sort de ça, je le gérerai en temps et lieu. Là, je fais cette expérience, car j’aime prendre des risques. J’ai beaucoup de travail avec le 375e anniversaire de Montréal. J’ai une famille et j’aimerais aussi prendre des vacances. Alors, on verra.

Source: lapresse.ca

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